La chirurgie cardiaque robotique à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière, Paris
Dans son livre "De tout coeur", paru en mars 2006 aux Editions Odile Jacob, le professeur Christian Cabrol, ancien chirurgien cardio-vasculaire à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière et professeur de chirurgie à la faculté de médecine de Paris, actuellement membre de l'Académie de médecine et consultant à ADICARE, Association pour le Développement et l’Innovation en Cardiologie, mentionne la chirurgie robotique, essentiellement pour son aspect innovant [p.263-264] :"Un pas de plus est en train d'être franchi avec l'utilisation d'un robot relié aux micro-instruments qui permet aux chirurgiens, installés dans une cabine isolée, de manipuler ces instruments à distance de l'opéré. Pour le moment, cette cabine est située dans la salle d'opération à quelques mètres du champ opératoire car les lignes de transmission au robot ne peuvent être incorporées dans les réseaux informatiques nationaux ou internationaux. Mais on peut sans peine imaginer ce qu'autorisera cette téléchirurgie lorsqu'elle permettra d'opérer à distance, à des milliers de kilomètres d'un centre chirurgical à l'autre, facilitant ainsi la diffusion des techniques nouvelles sans nécessité pour les innovateurs de se déplacer. On pourra même demander à ces spécialistes, véritables copilotes chirurgicaux, d'aider à distance des chirurgiens moins rompus à leurs techniques, ou la réalisation d'interventions en des lieux reculés ou dans l'espace. Une telle opération de téléchirurgie a déjà eu lieu, à titre expérimental exceptionnel, avec l'aide de France Télécom. Elle a permis à un chirurgien français, Jacques Marescaux, d'intervenir de New York sur la vésicule biliaire d'une de ses malades hospitalisée à Strasbourg."
© ODILE JACOB, mars 2006
Deux laboratoires sont installés à ADICARE :
"L’un traite de la recherche en coagulation sanguine, coagulation dont le rôle est majeur dans la survenue et l’évolution des maladies cardio-vasculaires, ainsi qu’au cours du traitement médical et chirurgical de ces maladies. C’est ainsi qu'ont pu être mis au point un diagnostic précoce et un traitement efficace des grandes perturbations post-opératoires de la coagulation sanguine. De même a été mis au point un traitement anticoagulant adéquat, après la pose d’appareils d'assistance circulatoire ou de cœur artificiel, traitement dont les bases ont été adoptées internationalement.
L'autre laboratoire est dévolu à la Robotique chirurgicale, une des toutes premières opérations par robot ayant été effectuée à la Pitié Salpêtrière, par le Professeur GANDJBAKHCH et son équipe. L’installation et le perfectionnement de ces appareils seront essentiels aux progrès chirurgicaux pour le plus grand bénéfice des patients. Ils préfigureront les opérations de télé-chirurgie pratiquées à distance par les promoteurs ou les spécialistes de certaines interventions."
Source :
http://www.adicare.com/Adipresentation.php
Le projet MARGE (Modélisation, Apprentissage et Reproduction du Geste Endochirurgical), auquel participe le Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière, est expliqué par Etienne DOMBRE, directeur de recherche au CNRS, responsable département robotique, LIRMM, Montpellier :
"Dans le contexte de la chirurgie mini-invasive, la contrainte de passage des instruments par des trocarts (guides traversant la paroi thoracique ou abdominale facilitant l'introduction des instruments) réduit leur mobilité. Ce problème est d'autant plus critique en chirurgie cardiaque que la présence des côtes de la cage thoracique interdit tout mouvement de ces trocarts (même limité, comme en chirurgie viscérale). De plus, les techniques chirurgicales mini-invasives sont rendues difficiles par leur déroulement dans un environnement confiné, par comparaison à la chirurgie traditionnelle 'à ciel ouvert'. Enfin, les frottements des instruments à l'intérieur des trocarts masquent les interactions réelles entre instruments et tissus, qui permettent normalement au chirurgien de contrôler ses mouvements grâce aux sensations perçues ('retours haptiques'). Pour remédier à ces limitations, la robotique offre potentiellement des solutions intéressantes et c'est l'objectif du projet MARGE de les évaluer."
Source :
http://www2.cnrs.fr/presse/communique/408.htm
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